© Pierre Planchenault
C’est curieux parce qu’on dirait que c’est inventé… mais non je crois pas
"Parce qu’elle se substitue à l’archive, la légende m’a toujours fasciné – un geste enfantin, une fuite du réel toujours en jeu dans mon travail. Ainsi, il y avait toutes ces choses entendues – racontées par les uns, les autres – et quelques bribes d’histoires distillées par lui aussi. Ces échos, ces rumeurs qui par leur évanescence stimulaient en moi l’envie d’en savoir d’avantage – parce que cette histoire aurait pu être la mienne (et que j’aurais peut-être voulu qu’elle le soit).
De tout ce qui a été, qu’est-ce que la mémoire cristallise ou délaisse (plus ou moins fortuitement) les noms, les dates, les lieux… Parler de lui, de cette histoire que je ne connais pas, c’est aussi un prétexte à jouer, à chercher dans ces endroits où justement les explications et les mots font défaut, étirer ces/ses espaces de manques pour y loger la fiction – et ainsi, tel l’enquêteur de Walter Benjamin, fabriquer des artefacts mémoriaux pour proposer la contre-archive d’une vie où le réel s’est longtemps fourvoyé avec la fiction.
Car après tout, la mémoire n’est-elle pas ce grand abysse duquel on s’acharne, tel un marin tourmenté, à remonter la vérité dans les filet du mensonge – des histoires rien d’autre, de celles que l’on se raconte pour avancer – continuer à vivre, désirer, exister – tenter de régler des histoires du passé pour que ça continue…" Nicolas Meusnier
Acteur, performeur, chanteur, danseur, plasticien, Nicolas Meusnier est un artiste protéiforme nourri par des influences qui vont de l’opéra à la téléréalité. Cette plasticité modulable et variée, lui permet une aisance naturelle dans la composition. Ses créations ont pour base des éléments intimes et biographiques qui, passant par le filtre de la réécriture et de la fiction, donnent lieu à des formes diverses allant de la performance théâtrale (Garçon, Ravage, Démon) à la production littéraire (Bâtard Nuit noire), filmique (Merci, Porte, Parcours), et plastique (Collier, Fortune/Lounge, Soir).
Né près de Bordeaux en 1990. A l’âge de six ans, il intègre une troupe de théâtre amateur. Dès lors il ne quittera le plateau et la scène qu’en de rares exceptions. Après des études littéraires, plastiques et théâtrales, un bref cursus en art du spectacle, il intègre l’Ecole des Beaux-arts de Bordeaux, où il développe une pratique artistique autour de préoccupations identitaires et biographiques. Formé au chant et à la danse, il commence à developper un travail d’écriture inspiré des rencontres amoureuses. Artiste protéiforme et pluridisciplinaire, il travaille sur différents projets scéniques, et collabore ainsi régulièrement avec des artistes tels que Nadia Lauro (I Hear Voices), Marta Jonville (Feedback), Joao Galante et Ana Borralho (World of Interior), la compagnie La Chèvre Noire (Sanatorium, Miracle, et Ill Kept), Steven Cohen ou encore le duo Charron / Chambon.
En 2014, il crée Ravage, une première pièce performative aux accents autofictionnels, qui lui vaut les félicitations du jury lors de son DNSEP.
En 2017, alors que son texte, Bâtard Nuit noire, est lauréat d’un appel à texte, et mis en espace par Virginie Barreteau avec les élèves de l’ESTBA pour la 15ème édition de l’Escale du livre à Bordeaux, il poursuit son exploration de l’intime avec Démon, un second volet d’une saga familiale qui s’augmentera de nouveaux « épisodes » pour devenir : Sitcom (D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient).
Depuis, ne cessant d’écrire – de chercher – il a présenté Heartbreakers lors du dernier festival Trente Trente, et travaille actuellement sur deux nouveaux projets scéniques : Storytelling et Biopic ainsi que sur une nouvelle production littéraire théâtrale : Samain (Feu Billy Crépuscule).
Il vit, cherche et travaille à Bordeaux.